Dans les situations délicates on a besoin de toutes ses ressources. Et souvent l’on s’interdit avec un patient Alzheimer des réactions simples qu’on pourrait avoir avec un enfant en difficulté qui aurait besoin d’être apaisé ou recadré.
Encore faut-il savoir traiter un enfant avec bienveillance, ce qui n’est pas toujours le cas quand l’énervement et la colère prennent le dessus. La parentalité positive peut nous enseigner bien des manières de donner la priorité à la bienveillance pour le bien-être de tous. Je vous conseille de regarder cette vidéo qui pourra vous permettre de sortir rapidement de situations bloquées, en évitant de se laisser piéger par la mécanique de l’énervement.
Il y a dans l’énervement une mécanique qui fonctionne bien pour envenimer toutes les situations. Tu m’énerves parce que ton comportement est insupportable: tu ne fais pas ce que je te demandes, ce qu’il est normal de te demander et que tu as tort de ne pas vouloir faire. Comme tu as tort, pour te faire entendre raison, je vais te crier dessus, te secouer pour que tu changes de comportement, pour que tu finisses par faire ce que je te dis. Un enfant aura peut -être peur et finira par obéir. Un patient Alzheimer non.
L’énervement de l’autre personne augmente l’angoisse latente du malade et finit d’embrouiller ses repères. En réaction, il peut devenir agressif ou apathique, ce qui ne résout rien. Si on n’a pas le cœur à chanter, ce qui crée un divertissement radical et change immédiatement l’atmosphère, on peut au moins chuchoter. baisser la voix permet déjà un changement d’énergie. Parler dans un souffle permet de se faire entendre et comprendre la plupart du temps. Ensuite on peut passer du chuchotement au parlé-chanté et se laisser ensuite aller au plaisir de chanter à pleine voix. C’est un jeu qui en vaut la chandelle.
Merci Colette de nous donner un signe de vie, nous les aidants abandonnés pendant le confinement et après avec notre malade, éjecté de l’accueil de jour qui lui faisait tant de bien et lui permettait de maintenir à flots ses réflexes cognitifs qui depuis s’amenuisent. Peu d’espoir, compte tenue de la situation que les choses reprennent de sitôt. Ai reçu une lettre de l’Ephad me disant qu’ils pensaient bien à nous mais ne pouvaient rien pour nous!