Ateliers théâtre BienVivreAvecAlzheimer

Nouvel atelier Paris les 20 et 21 avril avec Colette Roumanoff

pour les aidants et les soignants de malades Alzheimer

Inscription: colette@roumanoff.com Tarif: 120€ 21 et 21 avril (14h-17h30)

Ces ateliers théâtre pour les aidants créés et animés par Colette Roumanoff depuis 2010 ont pour objet d’apaiser le quotidien des personnes confrontées à la maladie d’Alzheimer. Par le jeu des improvisations, d’un travail sur la présence, la voix, la créativité et la bonne humeur, de nouvelles perspectives s’ouvrent pour les participants.

La priorité: Diminuer le stress

Ces ateliers sont nés d’un désir de faire partager concrètement une nouvelle approche de la maladie, découverte dans une expérience vécue au quotidien. Quand en 2009 nous avons fait, mon mari diagnostiqué Alzheimer depuis 2006 et moi-même, un premier témoignage à l’Hôpital Bretonneau à la demande du Docteur Drunat, j’ai réalisé que la priorité était de diminuer le stress des personnes concernées.

Au cours de ma carrière théâtrale, j’avais animé des ateliers pour préparer les étudiants des classes préparatoires aux grandes écoles à passer des oraux, et ce à Janson de Sailly de 1991 à 1995. J’avais mis au point un protocole de trois ateliers de 1h30, pour douze étudiants, destiné accroitre le bien-être des candidats lors des épreuves orales.

Pour aider les soignants et les aidants Alzheimer, j’ai adapté ces trois ateliers aux situations quotidiennes engendrées par les difficultés cognitives.  Le retour enthousiaste des stagiaires m’a incité à poursuivre ces ateliers, commencés en 2010 en collaboration avec le réseau Aloïs. Les premiers ateliers comptaient plus de professionnels que d’aidants familiaux. Ensuite c’est devenu très variable suivant les lieux où se déroulent les ateliers (Hôpital, Ehpad, Plateforme de répit, Associations). Le blog www.bienvivreavecalzheimer.com est en ligne depuis 2014, il est un complément utile aux ateliers. Ma collaboration avec Audiens destinée uniquement aux aidants familiaux m’a conduit à modifier les horaires en deux fois 3 heures à une semaine d’intervalle, ou deux jours de suite. Les organisatrices d’Audiens ont eu l’idée de proposer un débrief aux participants, six mois ou un an après les premiers ateliers. Nous avons été agréablement surprises du retour des stagiaires qui racontaient en détail l’amélioration, souvent impressionnante, de la relation avec leur malade.

Les ateliers réservés aux professionnels ou aux aidants familiaux sont identiques dans leur déroulement. Le but est le même : découvrir ou renforcer des capacités d’adaptation et de bienveillance, permettre à la relation d’aide ou de soin de se dérouler naturellement.

Premier atelier : Changer d’humeur, le langage non verbal, les associations de mots, Impro Parents-Enfants, Impro Malade-Visiteur. 

Le stress a un effet paralysant et ne permet pas d’utiliser toutes les ressources dont nous disposons. La peur de la maladie d’Alzheimer se traduit concrètement par la peur du malade. Le sentiment d’impuissance, la contrariété et le découragement aggravent sérieusement les difficultés des malades, des aidants et des soignants. Les exercices et les improvisations permettent de se rendre compte que nous avons le pouvoir d’influencer notre humeur, de changer notre état intérieur, d’utiliser davantage nos ressources et d’en découvrir de nouvelles.

  1. Le premier exercice consiste à essayer de passer de la contrariété à la bonne humeur au moyen d’une chaise « magique » sur laquelle on prend appui, en observant attentivement ce qui se passe en soi.
  2. Le deuxième exercice consiste à jouer une rencontre inattendue et sympathique en utilisant comme seul langage : « bla-bla-bla », ce qui met en valeur l’importance du langage non verbal dans la communication.
  3. Le troisième exercice consiste à choisir des mots concrets au hasard, que chacun commente, en détaillant ce que ce mot lui évoque, ce qui fait ressortir le caractère unique de chaque personne. Le même mot a un sens affectif, positif ou négatif, différent pour chacun de nous.
  4. Impro Parent-Enfant avec un conflit. Les deux partenaires jouent une première scène et inversent leurs rôles, ce qui les fait passer instantanément d’une situation de dépendance à une situation d’autorité et fait appel à des ressources différentes.
  5. L’Impro Malade-Visiteur permet d’arriver au cœur du sujet et de cerner les difficultés de relations avec une personne aux prises avec des difficultés cognitives. L’impro est en deux temps et les rôles sont inversés sans préparation.

La dernière demi-heure est consacrée aux questions des participants.

Deuxième atelier : La voix, le confort vocal, l’affirmation de soi, la confiance en soi, Impro Malade-Visiteur, la relation de soin. 

  1. Chacun récite un début de poème, de chanson ou d’une phrase apprise par cœur. Travail individuel sur l’articulation, la voix, le son et l’énergie transportée par la voix. Toute la panoplie d’exercices proposés demandent une grande concentration. Le groupe est amené à écouter très attentivement et à valider l’exercice le plus efficace pour la personne. Le confort vocal est un allié puissant en cas de situation stressante. Il s’agit de trouver en face des autres une détente, un appui intérieur qui libère la voix, la rend vibrante et agréable à entendre.
  2. Impro Employé-Patron avec comme sujet une augmentation de salaire. Il s’agit en utilisant sa voix d’affirmer sa position et de développer une stratégie dans un contexte difficile.
  3. Exercice de confiance en soi. Trouver l’apaisement par l’imaginaire en répondant silencieusement à la question : Si vous n’étiez pas vous, qu’aimeriez-vous être ?
  4. Impro Malade-Visiteur. En reprenant les mêmes situations que la semaine précédente, on essaie de dénouer la relation. Travail sur l’approche physique, sur l’entrée en scène du visiteur, sur la distance de confort, sur la synchronisation. Si on rate son entrée en scène, on ressort, on respire et on recommence autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que le sourire soit de retour et la bienveillance possible.

On peut ralentir son rythme ou le modifier pour se synchroniser avec le malade, prendre le temps de ressentir l’ensemble d’une situation avant d’y réagir. L’idée est de communiquer avec l’autre à partir d’un ressenti confortable. Il faut se souvenir de l’importance des neurones miroirs très solides chez le malade. Un aidant stressé stresse son malade que ce soit au domicile ou en institution. Tous les exercices faits précédemment prennent leur sens quand il s’agit d’inventer une relation différente, de modifier ses points d’appui, de prendre en compte ses sensations physiques et émotionnelles. L’idée est d’arriver à une observation bienveillante et précise, qui permet une communication pertinente.

La dernière demi-heure est consacrée aux questions des participants qui, à la fin du stage, échangent volontiers sur leurs expériences.

Conclusion

Les bienfaits des ateliers : Changer son regard, adapter son comportement.

Le changement de regard et de position à l’intérieur de soi provoque un changement dans l’autre personne. C’est ainsi que des relations conflictuelles peuvent se trouver dénouées d’un coup. « Tout est devenu facile » est un commentaire que j’entends souvent de la part des anciens stagiaires ou des lecteurs de mes livres.

C’est l’expérience de ce changement, en dehors de l’atelier, qui permet de vivre autrement les situations stressantes. Il n’y a pas de recette, ni de technique, mais un effort continu de recherche à partir de son ressenti et de la prise en compte du ressenti de l’autre. On apprend ainsi à décoder des attitudes ou des comportements qui semblent bizarres au premier abord. Le malade recherche avant tout à retrouver son sentiment de sécurité, ce qui est compliqué pour lui car son cerveau lui fournit des informations tronquées.

On aura appris dans ces ateliers à dédramatiser la maladie d’Alzheimer, à éviter de reprocher au malade, directement ou indirectement, sa maladie. Les visites rendues au malade doivent tenir compte de son état. La maladie évolue. Il faut sans cesse trouver de nouveaux modes de communication et lutter contre l’idée fausse selon laquelle le patient ne sent rien, ne comprend rien et ne se souvient de rien.

Le but est de faire ressentir concrètement le bienfait d’une approche fluide, qui permet à la bonne humeur de se répandre et à chacun de trouver sa place.