Les informations manquantes
Trouver les toilettes pour un patient Alzheimer, devient au bout d’un certain temps, qui peut durer des années, un parcours du combattant, parce qu’il a perdu les repères qui nous permettent si facilement de trouver les toilettes et de nous en servir. Il lui manque les informations nécessaires au bon déroulement de cette opération bien plus complexe qu’elle ne parait au premier abord
On peut beaucoup l’aider dans cette recherche qui a souvent des conséquences dramatiques car c’est là que l’aidant dit: » Ce n’est plus possible!!! » et jette l’éponge, c’est le cas de le dire. Quand on se lève la nuit pour éponger le carrelage et changer le lit d’un adulte, qui ne se rend pas compte des dégâts qu’il a causé et qui est bien incapable de les réparer, on se trouve confronté à un quotidien bien difficile.
D’autant qu’on rencontre ici un phénomène étrange qu’il faut souligner parce qu’il est incontournable et souvent ignoré du public et des soignants: un patient Alzheimer ne se rend pas compte que c’est lui qui fait pipi même s’il grogne parce qu’il est « tout mouillé! »
Au moment où il urine, il entend de l’eau couler et il a la sensation d’être mouillé, mais il ne perçoit pas l’ensemble de la situation. Il ne peut pas en faire la synthèse.
La maladie d’Alzheimer est une maladie de la gestion de l’information. Le cerveau du malade à ce moment là est comparable à celui d’un petit enfant qui hurle parce qu’il est mouillé mais qui ne sait pas que c’est lui qui s’est mouillé. Dans le cas d’un enfant les parents savent que c’est provisoire et que l’enfant va apprendre un jour aller sur le pot.
Dans le cas d’un patient Alzheimer c’est le chemin inverse, il saura de moins en moins trouver les toilettes.
On peut déduire de ce qui précède que tous les reproches et toutes les discussions qui peuvent avoir lieu sur le sujet sont inutiles et contre productives. Pourquoi? Parce que le patient se sentira injustement accusé: il a cherché de bonne foi les toilettes et s’il ne les a pas trouvées, c’est parce qu’elles ont disparu. Il n’a pas réussi à les reconnaître, parce qu’il faisait noir et qu’il était stressé.
Il sera doublement blessé par des reproches, car la personne qui l’accuse c’est celle dont il dépend pour sa survie, la personne qui pour lui est la plus précieuse au monde.
Trouver les toilettes la nuit, c’est plus facile.
La nuit, il fait noir et tout ou presque a disparu pour un patient Alzheimer qui a du mal à imaginer ce qu’il ne voit pas. S’il se lève la nuit et qu’il ne trouve pas les interrupteurs, il peut errer dans le noir, se cogner quelque part et finir par se résoudre à uriner sur ce qui lui parait ressembler à des toilettes, une chaise ou un tabouret blanc de préférence, où sur n’importe quoi d’autre en désespoir de cause.
Par contre la nuit, le patient sera invinciblement attiré par la lumière. si les toilettes sont allumées le patient pourra les trouver plus facilement que le jour où son esprit peut se perdre dans tout ce qu’il peut voir. S’il cherche la porte des toilettes, il peut ouvrir d’autres portes, comme la porte d’entrée et sortir de chez lui sans le vouloir.
Pour réussir à rendre plus facile le quotidien du patient et de l’aidant il faut entrer dans tous les détails de l’opération éminemment complexe qui consiste à trouver le toilettes et à s’en servir.
1) Commencer à laisser les toilettes allumées en permanence toute la nuit (nuit et jour, c’est plus simple),
2) Laisser la porte ouverte (ou la bloquer pour la nuit en ouverture avec une chaînette) et empêcher qu’elle puisse se fermer de l’intérieur.
3) Tenir le couvercle des toilettes ouvert en permanence (ou l’enlever si possible, ou l’accrocher avec une chaînette pour empêcher qu’il se referme)
4) S’il y a des portes de placard ou des portes d’autres pièces à coté des toilettes les fermer à clé pour la nuit, car le patient peut toujours se tromper de porte.
5) Commencer par lui mettre une lampe de poche (avec du fluo pour qu’il puisse la voir la nuit) sur sa table de nuit, il pourra l’allumer et se rendre seul aux toilettes. Il n’a pas besoin de chercher l’interrupteur et il trouvera les toilettes allumées une fois sorti de la chambre.
6) Quand le principe de la lampe de poche ne fonctionne plus, il faut faire entrer dans la chambre un rayon de lumière venant du couloir ou des toilettes si elles ne sont pas trop éloignées (en mettant un cale-porte en haut de la porte de la chambre) Tout le problème est de doser cette lumière pour que le patient la voir et se diriger vers elle et que ça n’empêche pas la personne qui partage sa chambre de dormir.
7) Si le parcours n’est pas tout droit ou un peu long jusqu’au toilettes, mettre un rampe lumineuse qui va de la porte de la chambre à celle des toilettes à la hauteur de la main, une guirlande de noël peut faire l’affaire et rester allumée toute la nuit.
En prenant toutes ces précautions, on peut s’assurer des années de tranquillité, sachant qu’il peut aussi y avoir des ratées. Par précaution, il faut mettre drap et alèse (jetable) en double. Ainsi en cas de problème il suffit d’enlever ce qui est mouillé sans avoir à refaire le lit.
Il est évident qu’il faut essayer différentes solutions pour voir celles qui fonctionnent le mieux. Cela vaut la peine d’y consacrer du temps et de l’énergie. Un patient qui trouve facilement le toilettes sera détendu et sera un compagnon agréable.
C’est gagnant-gagnant.
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Bonjour,
Après être passé par toutes ces phases d’aide (panneaux d’affichage, lumière la nuit, lampe de poche, lange pour adulte maxi protection, baisse de la boisson le soir, chaise percée…) je me retrouve avec des draps trempés, parfois la maxi protection enlevée ou dégoulinante, et jusqu’à trois appels la nuit (minuit, 3 h et 5h) quand mon proche est trop handicapé par ses rhumatismes ou oublie que la chaise percée est là pour le soulager. Après plusieurs semaines de nuits blanches à guetter les appels, je suis allée dormir sous la tente car je travaille dans la journée. Résultat au réveil : le proche par terre dans une mare, la prise de la lampe arrachée, la chaise percée renversée comme la table de nuit… Faut-il coudre son pyjama pour l’empêcher d’enlever sa protection ? lui refuser le verre d’eau qu’il réclame dans la soirée ? Certaines aides soignantes me conseillent le lit médicalisé avec des barrières pour prévenir les chutes, d’autres disent que les malades peuvent les enjamber quand même… Si vous avez des idées, je suis preneuse !
Merci d’avance.
Bonjour Madame,Le plus important dans ce genre de situations évolutives est de ne pas dépasser ses limites.C’est à vous de voir si vos limites sont dépassées, quand vous ne pouvez plus rester calme en face des inadéquations de comportements qui se multiplient.Il y a un stade ou le malade a besoin d’un accompagnement permanent. C’est un fait incontournable.Vous ne pouvez difficilement être debout la nuit et travailler le jour.Il y a un moment où il faut envisager sérieusement le placement dans une institution et passer le relais.Réfléchissez bien à toutes les éventualités, imaginez en détail un plan A, un plan B. Et choisissez la meilleure solution pour vous qui sera aussi la meilleure pour le malade, car vous êtes interdépendants.Colette Roumanoff
Mon mari atteint de la maladie d’alzheimer lorsqu’il va faire pipi ne sait plus viser correctement la cuvette des toilettes avez-vous une solution ?
Le jour il lui arrive de faire pipi dans des coins de l’appartement chez moi c
bonjour,
j’ai vu recemment à la télé des wc l’on avait collé un point noir pour marquer l’endroit où il faut viser pour les hommes normaux
Pour les personnes Alzheimer tout dépend de l’état du malade dans un premier temps une pancarte trés lisible et éclairée peut aider à trouver les toilettes
s’il y a des débordements il faut mettre tout contre les toilettes un tapis de douche antidérapant pour éviter les glissades et les chutes et le rincer une fois ou deux par jour
si les toilettes ne sont plus reconnues et s’il y a trop de difficultés il faut mettre des protections efficaces que l’on peut appeler des « slips qui se jettent. »
bien cordialement
C’est une bonne idée mais moi c’est le jour comme ma nuit il fait pipi dehors et même caca comme dans la maison mais jamais dans le lit
Chaque malade est différent comme chaque être humain est différent. Le rôle de l’entourage c’est d’aider autant que possible le malade à conserver ses repères.
Trouver les toilettes et les reconnaitre devient de plus en plus difficile pour le malade et il y a un moment où il faut qu’il porte des protections nuit et jour. Pour les faire accepter il vaut mieux les appeler « slips qui se jettent ». tout ce qui concerne le corps du malade demande une approche délicate.
Merci! Ça confirme ce que j’ai mis en place, bien que je ne comprenais pas ce phénomène différent la nuit/le jour.
Question: Mon mari à des tremblements depuis un certain temps, lesquels se manifestent à quelques moments dans la journée. Est-ce que ce serait associé à sa maladie Alzheimer?
Merci de votre attention!
L’idée d’éclairer la pièce de WC parait judicieuse, mais une fois atteinte, la personne peinera alors plutôt à retrouver son lit qui lui n’est pas éclairé à priori sauf si la lumière est tolérée. Ne serait il pas plus sûr de raccourcir au maximum la distance à faire, via l’installation d’une chaise percée ( éventuellement signalée via une discrète veilleuse), pour assurer le chemin retour ?
merci ces information sont très éclairantes…il fallait y penser….
Comme ce billet est intéressant et essentiel pour faciliter la vie de tous les jours ! Pour ma part, la lampe de poche n’étant plus une solution, et après avoir essayé une veilleuse qui me gênait, j’ai installé dans la chambre une lampe à détecteur de mouvement, qui en déclenche 2 autres, dans le couloir et dans les toilettes. Il faut juste la positionner au bon endroit et régler la minuterie …