Un film documentaire pour libérer nos esprits de la peur de la maladie Alzheimer.

Ce film raconte une belle histoire, une histoire réelle où chacun vit et joue sa vie, avec les moyens qu’il a, à travers les moments de joie ou d’inquiétudes. Chaque personne sous l’œil attentif du réalisateur se montre et se raconte, qu’il soit malade ou soignant, dans une grande simplicité. On entend alors des paroles qui étonnent, on voit des gestes qui émeuvent. Sans bouger de son fauteuil on découvre des malades Alzheimer en liberté dans un univers fait de musique, de théâtre, de poésie et de respect. De très belles images font résonner de véritables monologues pris sur le vif dans toutes les directions.

On ne peut que saluer ce film inclusif et immersif qui nous sort radicalement de la « monoculture du soin » selon la formule saisissante du réalisateur, même si on voit passer parfois des mots porteurs de croyances dominantes. J’en citerai deux : délires et mensonges. Appliquer ces mots à des personnes dont le cerveau dysfonctionne visiblement contribue à les enfermer plutôt qu’à les libérer.

Ce pourrait être un sujet de débat et il y en a d’autres : si l’on cherche à libérer les résidents d’un quotidien pesant, pourquoi leur faire jouer une entrée en EPHAD ?

Quoi qu’il en soit, ce film est l’occasion de réfléchir à bien des sujets qui nous concernent tous : par exemple, faut-il attendre des circonstances exceptionnelles pour accueillir dans son quotidien la musique, le théâtre ou la poésie ? Ce film est une invitation à humaniser les relations entre personnes différentes. Il montre qu’on peut apprendre des gens qu’on est censés aider et qu’en sortant des sentiers battus tout le monde peut inventer sa vie.

 Aller voir ce film, en parler, fera avancer les mentalités. Il est en salle cette semaine!