Voila une idée que je continue à défendre contre le politiquement correct qui consiste à répéter sur tous les tons que la maladie d’Alzheimer est horrible et que ceux qui en sont atteints sont insupportables et dangereux.
Je reçois régulièrement des témoignages de remerciements venant d’aidants ou de soignants qui ont retrouvé grâce à un de mes livres, un des mes ateliers ou une conférence ou encore avec La Confusionite le chemin d’un bonheur solide et profond. Je leur donne la parole.
Bonjour un simple message pour vous dire un très grand merci pour vos livres sur la maladie d’Alzheimer. J’ai vécu avec ma maman qui était a mon domicile pendant plus de 5 ans, atteinte de cette maladie. Vos livres sur le sujet, ce que vous avez partagés avec votre conjoint m’ont beaucoup aidée à mieux comprendre le sujet et voir comment le vivre au quotidien. Je m’étais toujours dit que je voulais vous remercier un jour mais je n’en ai jamais pris et trouvé le temps. C’est depuis le départ de maman, partie trop tôt, en mars dernier, que je parviens à retrouver du temps pour moi. Voilà. Vous n êtes pas obligée de me répondre, je demeure une inconnue pour vous. Mais une inconnue qui tenait à vous remercier et que vous avez aidée sans le savoir.
Et comme je lui ai répondu elle a ajouté ceci:
Les 5 années passée aux côtés de maman ont été difficiles mais tellement riches. Nous l’avons accompagnée à notre domicile sans savoir à quoi nous attendre et si c était à refaire, nous le referions sans hésiter. Ce n’était pas que des parties de plaisir mais beaucoup de rires et de joie, car maman était bien et avait un alzheimer joyeux et enfantin. De quelqu’un d’aigri et renfrogné, elle est devenue tellement joyeuse ! Et cela me convainc que le bonheur existe malgré la maladie. Angélique
Je partage ici l’immense bienfait que m’ont apporté les ateliers de Colette Roumanoff. En effet, ayant participé à ces ateliers assez tôt après le déclenchement de la maladie d’Alzheimer de ma maman, forte du témoignage de Colette Roumanoff, du partage généreux de sa propre expérience et des mises en situation que j’ai pu explorer, mon comportement d’aidante a complètement changé … et n’a fait que s’enrichir « après-coup ».
Une fois qu’on a pris la bonne direction, qu’on s’est débarrassé de toutes les idées nocives et effrayantes sur la maladie, qu’on est attentif à ce qui se passe, qu’on laisse parler son ressenti, qu’on fait confiance à sa créativité, on peut vivre des expériences enrichissantes et une relation à double sens où c’est le malade qui nous apprend à vivre.
Tout au long de l’évolution de la maladie de ma mère, j’ai ainsi su adapter mes actions et réactions, j’ai pu guider, toujours dans le positif, les personnes qui l’accompagnaient au quotidien et ainsi nous avons ensemble emmené maman dans une fin de vie sereine et joyeuse, jusqu’à ses 98 ans. Une surprise extraordinaire, cet accompagnement éclairé me permet, maintenant qu’elle est partie, un deuil empli de tous les bonheurs que j’ai pu partager avec elle dans ces dernières années si particulières. Non ! la maladie n’est pas un fléau quand on vous apprend si subtilement à l’aborder et à composer avec ! Brigitte